Un jour, sortant de ma tente le lendemain d'un grand feu de camp, je m'approche des cendres et j'appelle les jeunes qui sortent les uns après les autres.
Je leur dis: " Venez vous asseoir et regardez comme c'est sale, comme c'est triste.
Hier encore il y avait un feu, de la lumière, de la chaleur.
Vous étiez là, illuminés par cette lumière. Maintenant il n'y a plus rien, que de la cendre et de la boue avec de la rosée. Alors il y a deux solutions: soit on reste là sans rien faire et on se lamente, soit on se lève".
Aussi vite je me lève, je remue le feu, fouille les cendres ... et retrouve des braises pouvant redonner de la vie au feu. Et je leur dis: "Lorsque plus tard, vous serez décourager de vous-même en face de vous-même, tâcher de vous souvenir.
Vous pouvez vous asseoir et dire "Je me dégoûte. Je suis un être éteint. La vie m'a écrasé..."
Mais si vous le voulez, vous pouvez aller au coeur de vous même, au coeur de votre coeur. Celui-là n'est pas atteint car vous êtes toujours le fruit d'un amour, d'un amour infini, qui est celui de Dieu. Et si vous allez là au fond de votre coeur, alors brindilles par brindilles, gestes d'amour par gestes d'amour, là avec vos copains, dans votre équipe, dans votre école ou votre lieu de travail, vous pouvez rallumer votre feu.
Et si vous regardez les autres et que vous êtes désespérés, dites-vous qu'il y a toujours cette petite braise rouge à partir de laquelle vous pouvez construire.
Nous sommes infiniment meilleurs que nous le pensons et les autres sont infiniment meilleurs que ce que nous pensons".
Michel QUOIST