Le plus grand danger à l'heure actuelle n'est pas, si je puis dire, dans les événements eux-mêmes. Il n'est même pas dans les dispositions réelles des chancelleries si coupables qu'elles puissent être, il n'est pas dans la volonté réelle des peuples, il est dans l'énervement qui gagne, dans l'inquiétude qui se propage, dans les impulsions subites qui naissent de la peur, de l'incertitude aiguë, de l'anxiété prolongée. A ces paniques folles les foules peuvent céder et il n'est pas sûr que les gouvernements n'y cèdent pas.
Jean Jaurès,"Sang-froid nécessaire" in L'Humanité, 31 juillet 1914